Depuis le premier numéro de notre Revue, le florilège des poètes de la Xaintrie s’est employé à recenser leurs thèmes de prédilection, inspirés par la contemplation de la nature et le reflet de leurs états d’âme au fil des saisons, sous toutes les formes classiques du répertoire (sonnet, ballade, ode, rondeau, etc.). Délaissant l’approche thématique, la présente chronique entend s’attacher à la seule forme en isolant dans ce vaste corpus, une poignée de quatrains marqués par une grande économie de moyens et un rare bonheur d’expression. Qualifié par Verlaine de « grand poème en petit », clos sur lui-même comme le haiku japonais, le quatrain est à la poésie ce que le croquis est au dessin et le sketch au théâtre. Il s’escrime - et réussit souvent - en quatre vers jetés sur le papier comme un défi, à rendre compte de l’intimité des choses et, si besoin est, à régler leur compte aux fâcheux, à la pointe de quelque épigramme assassine…

C’est ici l’occasion de saluer la mémoire de François Maynard (1582-1646), disciple de Malherbe, président du Présidial d’Aurillac qui pratiqua cet art avec un talent qui lui valut d’être de la première promotion des Quarante. Quercynois d’origine, Il n’était pas de la Xaintrie mais il en tutoya souvent les marges lors de ses fréquents voyages entre Aurillac et Saint- Céré et la correspondance assidue qu’il entretint avec ses amis parisiens, emprunta le grand chemin de poste de Paris à Toulouse qui traversait alors la Xaintrie de part en part, de Laroquebrou à Spontour en passant par les Estourocs. Cela suffit à l’agréger, le temps d’une livraison, à la cohorte de nos fidèles amis….