Vitrine avec éventails publicitaires
L’association a connu une saison estivale fort occupée. Du 27 juillet au 15 août, le quatrième Lèche-vitrine a animé les rues de Pleaux en présentant les objets les plus variés de nos fidèles collectionneurs. Jouets de la firme cantalienne Dejou, soldats de plomb, vieilles réclames dont une magnifique collection d’éventails publicitaires, cendriers rares, ordinateurs de la première génération etc.. témoignaient de l’éclectisme de leurs passions.
Parallèlement, la salle d’exposition de la place d’Empeyssine offrait un aperçu peu connu de l’œuvre picturale de Raymond Mil : ses tableaux sur le thème de la Maronne, baptisée par lui « la rivière-fée ». On y découvrait que le poète reconnu, deux fois lauréat de l’Académie Française, était aussi un peintre et un dessinateur de talent dont la production était restée relativement confidentielle. Aucune exposition particulière, aucun catalogue n’était venu jusqu’ici mettre en valeur une oeuvre foisonnante, parfois inégale, mais toujours empreinte de sincérité et de ferveur. Cette rétrospective consacrée aux tableaux, pastels et dessins de Raymond Mil, illustrant la variété des paysages, sites et éléments patrimoniaux de la vallée de la Maronne et de ses affluents, depuis la source jusqu’au confluent avec la Dordogne, a eu un grand succès auprès du public pleaudien et cantalien en général. Outre son intérêt artistique, ces œuvres 
R. Mil « L'Escladines » Huile sur toilepermettaient de découvrir ou redécouvrir maints lieux aujourd’hui engloutis dans les retenues des barrages. Un ensemble exceptionnel de cartes postales, photos et plans présentés dans les vitrines, en constituait l’écho. Le 7 août une conférence de Roland Lévy, « la Syrie et le Liban sous mandat français », associait philatélie et histoire en présentant conjointement quelques vitrines où timbres et archives inédites issues d’une collection pleaudienne se complétaient. Rappelant le caractère transitoire de ce mandat (1920- 1946), l’orateur retraçait l’histoire de la présence française en montrant les différents visages de cette période troublée en des lieux qu’une actualité tragique rappelle régulièrement à notre attention.
Puis vint l’Assemblée Générale du 16 août, toujours aussi suivie. Après les habituels exposés et rapports, l’élection du bureau et la diffusion du n° 6 de notre Revue, un public encore plus nombreux, au point que la salle du Temps Libre peinait à contenir les 140 personnes présentes, a pu suivre une conférence d’Olivier Bedeau sur le thème des « Sentinelles de la Maronne » . L’orateur, propriétaire du château de Branzac, fit revivre la petite histoire des forteresses, donjons, maisons fortes et autres gentilhommières postées au bord de la vallée comme autant de rappels de l’histoire mouvementée des lieux. Sachant faire parler les vieilles chartes comme les vieilles pierres, il a tenu son auditoire en haleine, illustrant son propos d’images souvent inédites. Toujours sous le signe de l’eau, José Remy nous présenta son dernier film tourné cet hiver à Paris, lors de la crue de la Seine. Mélange d’érudition sur l’histoire des ponts de Paris, sur fond de scènes graves ou cocasses prises sur le vif, il a séduit l’auditoire par son originalité et son humour.
Assemblée générale du 16 août 2018
Le 23 août Nicolas Ivanoff passionnait un auditoire nombreux sur le thème de « L’art, moyen d’exercer le pouvoir ; le roi et la noblesse d’Auvergne ». L’exposé clair, vivant, et néanmoins savant et riche en anecdotes, rappelait l’importance de l’italianisme dans le mécénat de François 1er le mettant en relation avec des exemples qui nous sont proches : le studiolo du château de la Vigne, des vues anciennes de la décoration quasiment disparue de Branzac ou enfin le décor un peu plus tardif du château d’Anjony.
Vinrent enfin les Journées Européennes du Patrimoine, les 15 et 16 septembre. Le thème en était la chasse aux siècles passés. On présenta un grand choix d’armes à feu, dagues de chasse, poires à poudre et autres objets richement décorés, d’époques diverses allant du XVIIe au XIXe siècles. Une exceptionnelle collection de crosses sculptées rappelait que Pleaux fut au siècle dernier, grâce à l’entreprise Chancel, l’une des capitales européennes de la fabrication d’ébauches de crosses de noyer, destinées à équiper les fusils de luxe anglais. Une collection de livres rares sur la bécasse et des objets décoratifs variés sur la cynégétique complétaient cette exposition, ainsi que quelques documents anciens concernant la chasse en Xaintrie.
A l’issue de quatre années d’activité, notre association suscite toujours un grand intérêt : ses 170 membres la classent d’ailleurs en première position dans le panel des associations pleaudiennes. L’aura de la Revue s’élargit de quelques abonnés étrangers en Belgique et en Allemagne et le dépôt légal effectué régulièrement auprès de la Bibliothèque Nationale de France a permis de la faire remarquer d’historiens d’art de la réunion des Musées Nationaux. L’année va s’ouvrir sur de nouveaux projets : nous formons donc des vœux pleins d’optimisme pour l’AAXC et en témoignons reconnaissance à tous ses membres.
Belle année 2019!
Nicole Sevestre
