L’association a multiplié les activités, lors de la saison estivale. Le premier temps fort a été la conférence tenue par Nicolas Ivanoff sur « les migrations économiques des « Hauts Auvergnats ». Celui-ci a proposé un rapprochement mais aussi établi des différences entre les migrations vers le Nord (Belgique et Sud des Pays-Bas) et celles vers l’Espagne (Castille, et plus rarement région de Valence), nous rappelant une des passions du monde cantalien pour le négoce depuis la nuit des temps. Il a suscité nombre de souvenirs dans toutes les familles qui ont connu naguère nombre de « migrants » parmi leurs membres.
Puis du 25 juillet au 15 août, on s’est pressé dans les rues de la ville pour le désormais traditionnel « Lèche-vitrine » ; on y a admiré les devantures qu’un grand nombre de collectionneurs avaient investies, disposées avec art sur les sujets les plus variés. Fabrication du fromage, cavaliers de jeux d’échecs, lessive d’antan, jouets anciens, alliance franco-russe, faïence d’Alsace, n’en sont que des exemples. Diversité et éclectisme était la règle. Nous remercions tous les acteurs de cet événement devenu rituel. Parallèlement, l’Espace Raymond Mil présentait une exposition dite « Festival de Cannes » extraordinaire collection de badines, sticks, bâtons et cannes dont certaines pièces uniques, des plus artisanales telles les cannes-oiseaux sculptées par Raymond Mil, aux plus sophistiquées (cannes épées, cannes-fusils, cannes professionnelles, bâton de procession). Les vitrines dispersées dans la ville ont eu, comme à l’accoutumée, un grand succès et pas moins de de 500 visiteurs ont admiré les pièces rares exposées au siège de l’Association.
Puis est venue le 17 août l’assemblée générale de l’association qui compte aujourd’hui 170 membres. Après les exposés et rapports d’usage, l’élection1. Celui-ci a éclairé d’un jour nouveau cette institution si particulière, propre à notre région et a apporté des éléments d’information précieux (archives privées et publiques et documents photographiques) pour une meilleure connaissance du monde de ces pieuses « auxiliaires de vie » aujourd’hui disparues. La séance s’est terminée par une mise en scène inédite du célèbre poème d’Arsène Vermenouze intitulé « Les deux menettes » magistralement exécutée par les « Bouscats » le groupe folklorique bien connu de Barriac avant de partager le verre de l’amitié.
du bureau et la diffusion du n° 4 de notre Revue avec de nouvelles rubriques (droit de suite, faits divers), un public encore plus nombreux a assisté à la projection du film-enquête de José Remy « Vous avez dit, menette ? »2, pour découvrir in fine que ses ancêtres, au milieu du XIXe siècle, habitaient Empeyssine. Pour compléter le week-end des Journées Européennes du Patrimoine, des visites guidées de Pleaux les 16 et 17 septembre, encore enrichies par les récents travaux de l’AAXC, ont été appréciées.
Enfin les Journées Européennes du Patrimoine ont clôturé la saison estivale. Une exposition de cartes commentées à la lumière de recherches récentes sur le passé de la cité. Un planisphère de 1746 et une sphère armillaire de 1727 constituaient deux des pièces anciennes les plus remarquables. Plus généralement l’exposition, particulièrement riche, retraçait une histoire de la cartographie au prisme de l’Auvergne et de la région de Pleaux et rendait compte aussi des anciennes techniques d’arpentage. Certains visiteurs nous ont fait part de leur admiration devant de telles collections, dignes des musées. Ainsi Jean-Yves Naudet, professeur émérite à l’Université d’Aix-en-Provence, et membre d’honneur de notre Association, descendant de la famille des médecins pleaudiens homonymes qui a profité du week-end pour compléter ses recherches sur sa généalogie familiale. Ce retour aux sources lui a permis de retrouver les demeures successivement occupées par ses ancêtres et de consulter divers documents les concernant. On trouvera sur notre site www.aaxc.fr un important dossier concernant ces recherches qu’il a eu la gentillesse de nous confier. Ces Journées du Patrimoine ont attiré un public nombreux : des Pleaudiens curieux de l’histoire de leur ville mais aussi des amateurs éclairés le plus souvent cantaliens, mais aussi parfois venus de très loin. On a ainsi fait la connaissance d’un couple arrivé d’Australie…dont l’épouse était en quête de ses originesL’exposition sur la cartographie d’autrefois et les vieux chemins s’est prolongés le lundi 18 septembre pour la venue des élèves du collège Raymond Cortat que le principal Robert Scheuer avait tenu à associer à l’événement. Beaucoup ont pris plaisir à retrouver leur village sur les cartes anciennes et ont tenté de déchiffrer les notes manuscrites d’un de leurs prédécesseurs, élève au collège de jésuites de Mauriac en 1727. L’Association a d’ailleurs offert un tirage sous-verre de ces notes au collège.
On ajoutera que le 11 septembre dernier la municipalité de Pleaux nous avait conviés à assister à la remise de la marque « Petite Cité de Caractère du Cantal » obtenue après la visite d’homologation du 12 avril dernier. Ce label a été notamment octroyé grâce au travail important de recherche et de valorisation historique du patrimoine local, réalisé par les Associations dont la nôtre. En effet, les longs rapports de recherche émanant de l’AAXC sur l’histoire de la ville depuis les origines, sur l’église Saint-Sauveur (qui a permis le classement de l’intégralité de l’édifice au titre des MH), ainsi que des films réalisés par nos soins ont été appréciés par un Jury exigeant.
A l’issue de trois années d’activité, notre association suscite toujours un grand intérêt localement et bien au-delà des frontières de la Xaintrie. Le panel des adhérents s’élargit et la qualité de notre Revue est souvent remarquée (un appel à contribution est d’ailleurs lancé)3. Nous avons de nombreux projets et souhaitons, en cette fin d’année, pouvoir élargir et diversifier - grâce à votre concours – notre connaissance du patrimoine xaintriois en général et pleaudien en particulier, notamment dans la perspective des suites concrètes à donner, par exemple en termes de signalétique touristique, au classement de notre cité comme « petite cité de caractère ».
Nicole Sevestre
- Le film de José Remy intégrait avec leur aimable autorisation un film tourné par un groupe d’amateurs pleaudiens et mauriacois dans les années soixante.
- Elle est issue d’un mariage à Pleaux (1861) entre J. Grossat et M.A.Vidal, propriétaires d’une importante affaire « Le Grand Bazar Français » à Outshoorn (Pays-Bas) et devenus néerlandais.
- Le prochain numéro (août 2018) contiendra, entre autres, une étude près documentée sur l’amicalisme pleaudien à Paris, une biographie de Louis de Rilhac, grand maréchal de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem (Ordre de Malte), le résultat de recherches entreprises sur les limites administratives du Pays de Pleaux et de la Xaintrie ainsi que le retour des rubriques « Perdu et trouvé » et « Droit de suite » avec quelques surprises…