La grande aventure que fut la construction des barrages, déjà évoquée dans un précédent article de la Revue à propos du barrage d’Enchanet et largement relayée cette année par l’anniversaire de la construction du barrage de l’Aigle sur la Dordogne ainsi que l’intérêt pour les films que notre belle région a su inspirer, m’ont fait découvrir un chef d’œuvre, Lumière d’été (1943) de Jean Grémillon. En effet, les extérieurs de ce film remarquable et presque oublié aujourd’hui, associaient au drame du scénario des plans qui montraient la construction de la première tranche du barrage de l’Aigle ainsi que quelques vues de paysages et de lieux encore aujourd’hui reconnaissables de la Xaintrie environnante.

Extrait d’un article paru initialement dans le Bulletin de la Société d’Histoire de la médecine vétérinaire (2008)

Les églises romanes de Haute Auvergne (XIe - XIIIe siècles) se caractérisent, entre autres, par la présence fréquente sur les chapiteaux de la nef ou sur les modillons qui ornent les corniches, de sculptures archaïques dont l’interprétation reste, encore aujourd’hui, sujette à débat entre les spécialistes. Des figures profanes parfois très déconcertantes (tonneaux, rouleaux, scènes érotiques, grotesques, êtres hybrides, monstres etc.) y côtoient des motifs de l’Antiquité païenne (notamment dioscures, sirènes, centaures) ou des représentations très libres de scènes de l’Ancien Testament comme l’aventure de Jonas et la baleine ou celle de Samson et du lion de Timna. Par ailleurs, à côté des animaux habituels du bestiaire fantastique (griffons, hippogriffes, basilics etc.), une certaine place est faite à la représentation d’animaux domestiques (chèvres, chiens, chevaux et même lapins…) avec une prédilection particulière pour les bovins qui se comptent par dizaines sur les chevets romans du Cantal et des départements limitrophes.

Otages d’une querelle politico-judiciaire au XVIIIe siècle

 

Au XVIIIe siècle, la pauvreté et la mendicité qui en est le prolongement sévissent en Haute-Auvergne comme dans tout le royaume. Les indigents sont considérés comme une menace pour la société et cela depuis très longtemps. Ainsi, en mars 1594, un legs avait été fait en faveur des pauvres orphelines de Pleaux pour les doter au moment de leur mariage. Les consuls devaient en avoir la charge, mais le premier d’entre eux déclara que cette fondation allait amener à Pleaux «de miserables creatures, personnes etrangeres et sans mestier pour vivre, a cause de ce fenéans, dont advient aux habitants une infinite d’yncommodites, de dommages et de charges.» Plus d’un siècle après, en 1735, la suspicion demeure, la preuve en étant apportée par l’arrestation de mendiants à Pleaux dans un contexte suffisamment sensible pour que l’Intendant d’Auvergne s’en préoccupe.

 

Alors que la rue du Bournat à Pleaux vient d’être l’objet d’importants travaux de rénovation, la consultation des archives de Raymond Mil nous apprend que c’est à proximité de cette antique voie de notre cité qu’a été découvert dans les années 1920 un curieux objet en plâtre représentant un blason moulé sur une matrice aujourd’hui disparue . Ces armoiries dont on trouvera ci-contre deux photos en positif et en négatif peuvent se blasonner ainsi : support : aigle colleté ; écartelé au 1er et 4ème : parti au lion passant d’argent et fascé d’or et de sinople de six pièces ; au 2ème : d’azur aux trois lys d’argent (un et deux) ; au 3ème : de gueules à la tour d’argent à dextre et au lion passant d’argent à senestre. Soumise à différents héraldistes, cette pièce n’a donné lieu jusqu’ici à aucune explication satisfaisante qu’il s’agisse du propriétaire du blason ou de l’usage qui pouvait être fait de ce type d’objet. Si l’ensemble du blason soulève la plus grande perplexité, certaines parties rappellent cependant des armoiries connues qui permettent d’évoquer quelques pistes, avec la plus grande circonspection…