CHRONOLOGIE DES PRINCIPAUX EVENEMENTS, ACTES ET DOCUMENTS DIVERS SE RAPPORTANT A L’EGLISE SAINT - SAUVEUR DE PLEAUX

(Pouvant être utiles pour une meilleure compréhension de son architecture ainsi que pour la datation de ses principales parties)

783 - 1960

d

ess 01

 

Histoire de l’église Saint Sauveur de Pleaux

(Aujourd’hui Saint Jean - Baptiste)

 

783

Fondation et dotation de l’abbaye de Charroux par Roger comte de Limoges et son épouse Euphrasie d’Auvergne. [Acte publié par F de Montsabert dans «Chartes et documents pour servir à l’histoire de l’abbaye de Charroux» 1910 ; voir aussi P-F Fournier et Roger Sève in «Bulletin historique et scientifique de l’Auvergne» (avril septembre 1972)] Parmi ces donations à Charroux figure notamment : «curiam de Pleuix (ou plevis ou plevia) cum ecclesiis suis in arvernensi pago…» c'est-à-dire le lieu / domaine de Pleaux avec ses églises .  La présence de deux églises donne à penser que l’une d’entre elles était en fait un baptistère, fonction que reprendra l’église «mère» Saint Jean Baptiste, détruite dans le premier quart du 19ème.

1053 - 1211

Le pape Léon IX prend sous sa protection les biens et droits de l’abbaye de Charroux y compris ses possessions auvergnates et parmi celles –ci l’église de Pleaux (ecclesiam de Pleuix) et autres dépendances ; même démarche de la part des papes Alexandre II (1061-1073), Anastase IV (1154) et d’Innocent III (1211) lesquels, à l’occasion de la confirmation des droits de l’abbaye de Charroux, citent nommément Pleaux avec ses possessions et ses dépendances y compris ses deux églises. En 1095, on signale la présence de Saint Etienne d’Aubazine au prieuré de Pleaux[1].

1228

L’abbé de Charroux donne en fief à Astorg d’Aurillac, chevalier, la garde de l’église ainsi que du château et des tours (sic) de Pleaux (Monsabert[2] repris par Deluguet) ; il y avait donc un premier château à Pleaux à cette époque. Question : est-ce que la tour dite romane formant le clocher de l’église actuelle ou les bases de la tour occidentale au-dessus du porche (arasée à la Révolution au niveau du toit de la nef) ont quelque chose en commun avec les tours confiées à la garde d’Astorg d’Aurillac ?  Difficile à dire aussi longtemps que la tour dite romane n’aura pas été datée avec certitude.

1279

Le prieur de Pleaux associe à sa justice Bernard, Raoul, Pierre et Hugues de Pleaux qui prennent le titre de viguiers (Deluguet).

1289

Charte de pariage entre le roi Philippe le Bel, l’abbé de Charroux et le prieur de Pleaux établissant à Pleaux (et dans un lieu appelé de Peyssines) une bastide ou ville nouvelle dont feront aussi partie la «maison» du roi, celle du prieur et l’église paroissiale ; on ne parle pas dans cet acte de la seconde église qui devait être celle du prieuré ; par contre on mentionne l’existence d’une châtellenie ce qui permet de penser qu’il y avait au moins un château. La mention des viguiers confirme cette hypothèse[3].

1337 - 1444 (guerre de 100 ans)

Il existe très peu de sources sur cette période de l’histoire pleaudienne. Comme le reste de la Haute Auvergne, Pleaux et le plat pays alentours eurent à subir les exactions des Anglais c'est-à-dire principalement des compagnies de routiers, en même temps que les ravages de la peste qui a notamment sévi dans la région entre 1345 et 1356.  Témoignent de ces troubles, la prise et la destruction de la tour de Biorc (sur la commune voisine de Barriac les Bosquets) ainsi que l’existence à Pleaux, rapportée par la tradition, d’une maison dite «des Anglais». Autant d’indices qui laissent supposer que, faiblement fortifié, Pleaux fut alors occupé par les routiers et, sans doute, partiellement détruit y compris l’église et les bâtiments conventuels.

1444 - 1574

La fin de la guerre de Cent ans correspond à une période de renouveau économique qui va se manifester à Pleaux de différentes manières et, en premier lieu, par la reconstruction de l’église du prieuré - du moins dans sa plus grande partie -. La plupart des historiens locaux [Pau, Burin, Mialaret] s’accordent en effet pour dater l’église actuelle (chœur et nef) de la deuxième moitié du 15ème siècle. Plusieurs raisons militent en faveur de cette thèse, et parmi celles -ci :

a) le style architectural de l’édifice qui correspond à la forme dite tardive ou flamboyante du gothique présente en France jusqu’au milieu du 16ème. Cette évolution du gothique concerne la décoration mais aussi la structure de l’édifice et notamment la voûte à croisée d’ogives qui va, en quelque sorte, se démultiplier. A la croisée d’ogives basique s’ajoute en effet tout un système de nervures secondaires – les liernes et tiercerons reliées entre elles par des clés de voûte ornées de différents symboles ou blasons qui accentuent l’effet décoratif de l’ensemble.

b) la reconduction officielle en 1444 de la charte de pariage de 1289 par un acte du Roi Charles VII en l’occurrence un vidimus[4]  dans lequel il manifeste à nouveau l’importance qu’il accorde à la ville de Pleaux, située sur les marches des possessions anglaises, à un moment où il entend consolider ses positions, à la faveur d’une trêve conclue à la demande de l’ennemi anglais, en mauvaise posture. On peut imaginer que l’engagement renouvelé du monarque en tant que partie prenante au développement de la ville se soit traduit concrètement par une contribution matérielle à la reconstruction de l’église laquelle relevait du prieuré associé au pouvoir royal en application de la charte de pariage de 1290 ; cette conjecture est confortée par deux considérations convergentes :

  • le fait que les lettres patentes relatives au vidimus de 1444 aient été enregistrées à la Chambre des comptes de Paris le 1er décembre 1445 ce qui peut laisser supposer que cet acte a été accompagné de certaines largesses royales ;
  • la découverte au début du 19ème siècle d’un trésor monétaire par des ouvriers chargés de creuser les fondations du nouvel Hôtel de ville ; trésor composé d’écus d’or à la couronne de Charles VI, de royaux d’or de Charles VII, d’écus d’or à la couronne du même Roi et d’écus d’or de Louis XI. Sans constituer à proprement parler une preuve de l’implication du trésor royal, cette découverte accrédite l’idée de flux monétaires importants transitant par Pleaux pendant ladite période.

c) toujours en cette même année 1444, l’accession au pouvoir à l’abbaye - mère de Charroux de Jean Chapron qui emploiera son long abbatiat (30 ans) à redresser les affaires de l’abbaye et de ses nombreuses dépendances, mises à mal pendant la guerre de cent ans. On peut supposer que le prieuré de Pleaux, de par son statut particulier découlant de la charte de pariage, fut au nombre des dépendances bénéficiaires des largesses de l’abbaye-mère. A noter que cette véritable renaissance de Charroux sera financée, entre autres, par les gratifications importantes données à l’abbaye par Charles VII puis par Louis XI en compensation de la remise au monarque des reliques de la vraie croix, à l’origine de sa fondation. Ces moyens permettront notamment de refaire la salle capitulaire et le porche de l’abbaye de Charroux dont l’allure générale n’est pas sans rappeler celle de l’édifice pleaudien (voir notamment piliers et nervures)

d) Le décor intérieur de l’église : on peut en effet soutenir avec une certaine vraisemblance[5] que deux éléments de ce décor sont susceptibles de se rapporter directement au règne de Charles VII à savoir :

  • le buste qui fait office de culot sur le deuxième pilier à droite en entrant, lequel représente une tête coiffée à l’ancienne et portant une couronne ess 02fleurdelisée. La tradition veut que le personnage en question soit Saint Louis. Sans mettre en doute la bonne foi des tenants de cette thèse, on peut légitimement s’interroger sur la raison d’une telle attribution, autre qu’une simple présomption liée à la vocation naturelle de Louis IX à être représenté dans les églises en tant que Saint. Sans écarter cette interprétation qui reste plausible, une autre hypothèse plus en phase avec tout ce qui précède mériterait d’être explorée à savoir que ce buste représenterait, non pas Saint Louis mais le « reconstructeur » possible de l’église c'est-à-dire Charles VII.

 

  • l’une des clés de voûte de la nef qui représente clairement un soleil. Or le soleil était dès le temps de Charles VI – et certainement au temps de Charles VII - l’un des emblèmes personnels des Rois de France[6] utilisé comme marque d’appartenance ou signe d’allégeance dans les édifices civils ou religieux. C’est ainsi qu’une des clés de voûte de la chapelle de la sacristie capitulaire de la cathédrale de Bourges (1449) est frappée d’un soleil rayonnant exprimant l’hommage de Jacques Cœur au roi Charles VII au moment où son fils jean est sacré archevêque de Bourges.

ess 03Clé de voûte Pleaux ess 04Salle capitulaire sacristie Bourges

 

e) La dernière raison qui donne à penser que l’église Saint Sauveur remonterait au milieu du XVème siècle est la découverte fortuite à Pleaux il y a une centaine d’années d’un blason imposant en pierre, aujourd’hui encastré dans le mur de l’ancien hospice Saint Charles. Ledit blason porte à dextre les armoiries bien reconnaissables des Saint Exupery à savoir - d’or au lion rampant de gueules -  et à senestre, une barre ou cotice en barre ou bâton[7], accosté de deux étoiles ou molettes. Cette partie de l’écu a suscité de nombreuses interrogations de la part des érudits locaux. Mais les recherches entreprises jusqu’ici n’ont malheureusement pas permis d’identifier les armes en question qui ne rappellent aucun blason connu dans la région et ne sont répertoriées dans aucun armorial national.

Cependant deux pistes mériteraient encore d’être explorées. La première est celle d’un possible blason d’un prieur de Pleaux, lequel aurait ainsi voulu marquer de ses armoiries composées - priorat et lignage - la construction (ou la reconstruction) d’un bâtiment ou enclos claustral[8] . Or il se trouve qu’un Guillaume de Saint - Exupéry était effectivement prieur de Pleaux autour de 1452[9] , période généralement considérée comme pouvant correspondre à la date de reconstruction de l’église prieurale. Cette thèse, assez séduisante, semble cependant devoir être abandonnée car une recherche dans l’armorial général de France[10] nous apprend que le blason du prieuré de Pleaux était « d’or à un bâton de gueules posé en fasce » ce qui le distingue clairement des armes du mur de l’hospice.

Seconde piste : celle d’un blason peu lisible figurant sur une clé de voûte du faux collatéral sud de l’église où l’on distingue cependant nettement une bande ess 05Ancienne chapelle de Rilhac (Eglise Saint Sauveur)ou cotice posée en bande, accostée de ce qui pourrait être une étoile ou une molette, le reste étant effacé. Sans correspondre exactement au blason du mur de l’hospice (la cotice est en effet posée en bande et non en barre), les armoiries en question présentent suffisamment de similitudes pour que la question d’une commune origine mérite d’être posée. Si l’hypothèse d’une parenté entre les deux blasons – celui encastré dans le mur de l’hospice et celui de l’église - se vérifiait, elle ne manquerait pas d’ouvrir de nouvelles perspectives sur l’histoire pleaudienne. En effet la généalogie de la maison de Saint - Exupéry originaire du village éponyme près d’Ussel [11]est parfaitement connue depuis Raymond de Saint - Exupéry qui vivait en 1235[12] . Elle s’installe en Haute Auvergne autour de 1330 avec le mariage de Hélie de Saint - Exupéry avec Marthe de Miremont qui apporte à son époux la seigneurie de Miremont avec le château dont on peut encore voir les ruines imposantes près de Mauriac. Petit - fils d’Hélie I, Hélie II de Saint- Exupéry, coseigneur de Miremont allait joindre à ses titres celui de seigneur du Doignon par son mariage autour de 1430 avec Jeanne de Vaissières, dame du Doignon. Le Doignon (ou Dognon ou Donho) est un lieu - dit au voisinage de la ville de Pleaux et un ancien château intramuros, berceau d’une très vieille famille éteinte au 15ème siècle. Son dernier représentant semble avoir été un Pierre du Doignon mort sans postérité masculine et probable parent de cette Jeanne de Vaissières, mariée avec Hélie II de Saint - Exupéry [13]. Si l’on se range à cette généalogie de la maison de Saint - Exupéry, attestée par de nombreux documents, il est loisible d’imaginer que le mystérieux blason représenterait les armes d'alliance entre Hélie de Saint-Exupéry et son épouse Jeanne du Dognon, apposées sur la muraille de l’ancien château du Doignon[14] . Château dont le Président de Vernyes [15] nous dit qu’il constituait, avec celui appartenant aux Lignerac (situé à Pleaux Soubeyre) les deux principaux châteaux de Pleaux, que leurs propriétaires respectifs «s’entre brûlèrent pendant les guerres de religion»[16] !  Selon le président Delalo[17], Il ne reste plus aucune trace du château du Doignon, non plus que du jardin et du pré qui y étaient joints. Mais, d'après le terrier dit du Doignon[18], il est possible d'en déterminer la situation à proximité d'une place appelée d'Enroussou (ou du Doignon) «à l’emplacement occupé aujourd’hui par les maisons Marquizot et Montinard».

La provenance probable du blason de pierre de l’ancien château du Doignon conforte naturellement la thèse selon laquelle sa partie non identifiée jusqu’ici représenterait les armoiries de la famille éponyme (armoiries données comme inconnues par Bouillet dans la notice de son Nobiliaire[19]), seigneur primitif des lieux et, sans doute, à l’origine de la construction du château. Mais comment expliquer alors la présence du même blason sur une clé de voûte du collatéral sud de l’église Saint Sauveur. Mystère …Mais mystère peut être éclairci par le fait que la clé de voûte en question se situerait précisément - si l’on se réfère à un procès-verbal de visite de l’église en 1652 par Mgr d’Estaing, évêque de Clermont - dans l’ancienne chapelle de la famille de Rilhac[20] héritière des Saint - Exupéry, eux-mêmes héritiers de la maison du Dognon … Ainsi tout tombe en place et notre énigme semble bien en passe d’être résolue, apportant ainsi une nouvelle pierre, sans jeu de mot, à la reconstruction patiente du passé pleaudien.

 

ess 06Blason encastré dans le mur de l’hospice ess 05Clé de voûte église St Sauveur ess 08Clé à déchiffrer église St Sauveur

 

On peut conclure de ce qui précède qu’à l’extrême fin du Moyen Age, l’église Saint - Sauveur se présentait (déjà!) comme un monument composite formé de deux ensembles distincts : une partie remontant au XIIIème siècle à savoir les deux tours carrées qui surplombaient respectivement le chœur et le porche d’entrée et une partie datant probablement de la seconde moitié du XVème siècle comprenant la nef et les chapelles latérales. Cette coexistence pose la question de l’articulation entre les deux parties de bâtiment qui mériterait d’être approfondie en relation notamment avec les problèmes de stabilité qui viennent d’être constatés au niveau de la tour orientale. Enfin, faute d’étalonnage des monuments similaires de la région, il est très difficile de se prononcer avec certitude sur la datation de la tour - dite romane - abritant le clocher actuel ; un examen dendrochronologique pourrait apporter des éléments de réponse à cette question.

 

 

1574

Prise de Pleaux par les Protestants ; Pleaux fut pris et occupé par le parti protestant de mars 1574 à octobre de la même année. Au cours de cette période les deux chefs de parti, Lavedan pour les Protestants et Lignerac pour les Catholiques « s’entrebrûlèrent leurs châteaux respectifs » [Vernyes] à savoir le Doignon pour Lavedan et Pleaux Soubeyre pour Lignerac . Bien que les sources soient parcimonieuses sur le détail de ces évènements [Deluguet, de Ribier, Burin] , il ne semble pas que l’église elle-même eût trop à souffrir des exactions des Protestants, ces derniers s’étant contentés de piller et de détruire le mobilier et de disperser les archives du monastère . On peut donc penser que le sanctuaire - bien que profané – soit plus ou moins resté, du moins dans son gros œuvre, celui reconstruit à la fin de la guerre de cent ans. Cependant la prise et le saccage de la ville amenèrent ses habitants à réfléchir à une protection plus efficace du bourg que ses faibles défenses (murailles sommaires et portes ?) n’avaient pas permis de préserver. D’où l’idée de construire un fort autour de l’église qui remplacerait les châteaux détruits[21].

1574 - 1652

ess 09Le fort de Pleaux. Le «fort» allait s’inscrire dans le paysage pleaudien pendant près d’un siècle. Dans son histoire de Pleaux inédite l’abbé Burin parle d’une enceinte fortifiée autour du lieu saint où les habitants se réfugiaient en cas d’alerte avec leurs objets précieux qu’ils plaçaient dans des coffres au fond de la nef afin de les soustraire à la rapacité des pillards. La configuration et les limites de ce fort ne sont pas sans intérêt pour la présente étude dans la mesure où, étant imbriqué dans les constructions autour de l’église et, d’une certaine manière, dans l’église elle-même, il a pu laisser des traces utiles pour une meilleure compréhension de son évolution architecturale.

Des rares documents disponibles [Vernyes, Burin, de Ribier] et de l’étude du terrier dit du Doignon (1589) , on peut inférer que le fort englobait un pâté de maisons contigües à l’église - et peut-être aussi les bâtiments conventuels ou ce qu’il en restait - , le tout protégé par une enceinte fortifiée avec une seule porte afin d’en faciliter la défense. De Ribier parle aussi d’une tour appartenant à la ville et cite un acte de 1640 passé chez Delalo notaire, par lequel les consuls de Pleaux vendent une portion de commun dont le prix «doit être employé à l’achat de munitions de poudre et de plomb et d’étais destinés au plancher de la grande tour et à la réparation de la porte d’entrée du fort et des murailles faisant pré- clôture d’icelui». Un autre document daté de 1649[22] signale qu’un dénommé Gaspard Soustre maître arquebusier de Pleaux «fait recouvrir sa maison sise au fort de la présente ville» ce qui laisse entendre que des particuliers habitaient dans l’enceinte du fort.

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Sur cette toile de fond, la question se pose de savoir s’il subsiste quelque trace de ces fortifications à l’extérieur ou à l’intérieur de l’église actuelle. Sous réserve d’un examen plus approfondi , deux éléments méritent d’être pris en considération à cet égard : d’abord les corbeaux ( consoles de mâchicoulis ? ) encore visibles sur la tour du clocher étant entendu qu’une certaine prudence s’impose à ce sujet dans la mesure ou ladite tour a été en partie arasée pendant la Révolution puis rehaussée à une date incertaine (voir infra ) ;ensuite une archère assez spectaculaire ( vue de l’intérieur) s’ouvrant au second étage de la tour - arasée jusqu’au toit  - située au-dessus du porche .

 

 

1652

Visite pastorale de Mgr Louis d’Estaing évêque de Clermont. le procès-verbal de cette visite donne une description relativement précise de l’église Saint Sauveur au sortir des guerres de religion au cours desquelles elle avait été «profanée par l’insolence des soldats hérétiques qui se rendirent maîtres du lieu en 1574 par le ministère de la dame de Miremont ( sic )». D’après ce procès-verbal de visite, l’église Saint Sauveur se composait alors, outre de l’autel principal, de cinq chapelles disposées de la manière suivante : au nord, la chapelle de la famille de Lignerac fermée d’une balustre de bois à claire voie, la chapelle du bon sieur Deluguet et la chapelle de la Croisade ; au midi, après la porte d’entrée principale , la chapelle du Saint Rosaire puis la chapelle du seigneur de Reliac ( lire Rilhac ) . S’y ajoutait une chapelle située au bas de la tour occidentale portant les cloches, «chapelle dite des Maries (?) servant de sacristie, laquelle sacristie abritait des coffres où les habitants enferment ce qu’ils ont de plus précieux quand il y a crainte de quelque logement de gens de guerre». Où l’on retrouve les coffres mentionnés quelques décennies plus tôt dans le contexte des guerres de religion et du fort…

On peut tirer deux conclusions de ce procès-verbal en ce qui concerne l’agencement intérieur de l’église : 1°) celle-ci n’avait alors qu’une seule porte donnant au midi sur le cimetière et l’église «mère» Saint Jean 2°) on peut supposer que la porte occidentale ( porche actuel ) avait été murée sans doute pour des raisons de défense 3°) la base de la tour occidentale, arasée à l’époque révolutionnaire,  abritait une chapelle servant de sacristie et de refuge en cas de danger ( coffres ).. 

Circa 1660

Divers travaux de restauration sous le priorat de Charles de Lignerac. Ces restaurations sont documentées par différents prix faits ou mémoires émanant d’artisans de l’époque. Mentionnées en termes assez vagues par quelques auteurs [notamment l’abbé Burin], elles consistèrent essentiellement en des réfections de toiture, de pavage, pose de lambris et peut-être (à vérifier) la construction des deux sacristies de chaque côté du chœur pour remplacer celle qui se trouvait au bas de la tour occidentale.

1779

Visite pastorale de Mgr Bonal. Il ressort du procès-verbal de cette visite que l’église était globalement restée dans l’état de gros œuvre où elle était lors de la visite précédente sous réserve de la chapelle servant de sacristie située au bas de la tour occidentale qui n’est plus explicitement mentionnée à cet endroit. La sacristie avait- elle été déjà transférée dans la chapelle dite de Notre Dame de Pitié construite entretemps à droite du chœur, rien ne permet de l’affirmer ou de l’infirmer en l’absence de renseignement précis sur la date de construction de ladite chapelle (voir supra). Outre l’autel principal, les cinq autres chapelles sont au midi : la chapelle de Monsieur de Reliac (Rilhac) dite aussi chapelle Saint Blaise et la chapelle du Rosaire ; au nord, la chapelle de Monsieur de Lignerac dite aussi chapelle de Saint Antoine , l’ex chapelle Deluguet devenue chapelle de Monsieur Demossier et enfin, la chapelle du crucifix ex chapelle de la Croisade appartenant à Monsieur Fumel.

 

Période révolutionnaire

Arasement des tours. L’église Saint Sauveur n’échappa pas à la fureur iconoclaste des républicains du lieu, fureur qui se concentra sur les symboles que la vulgate révolutionnaire abhorrait tout spécialement c'est-à-dire les tours, les cloches et le mobilier liturgique. En 1793, sur ordre venu des autorités supérieures du département, la tour occidentale (clocher d’alors) fut arasée jusqu’au niveau du toit et les cloches déposées pour être transportées à Mauriac et fondues pour faire des canons.

La tour orientale commençait à subir le même sort lorsqu’une habile supplique des habitants exposa aux autorités départementales que cette démolition allait priver les Pleaudiens de leur horloge, très utile pour rythmer la vie quotidienne de la population[23] . Argument reconnu valide qui conduisit la municipalité à stopper les travaux de démolition de la tour et à commander une nouvelle horloge publique révolutionnaire qui afficherait le temps « décimal », sans doute pour complaire aux autorités supérieures !  Dans le « temps décimal »  la journée était divisée en dix heures découpées elles-mêmes en cent minutes de cent secondes . On ne sait si ce projet d’horloge révolutionnaire fut mené à bien. Entre-temps, le temps décimal avait été officiellement aboli en 1795 malgré l’opposition de Robespierre[24] . L’ancienne horloge fut donc replacée dans la seule tour restante autour de 1810, année qui fut le point de départ de toute une série de nouveaux travaux.

 

Fin du premier Empire et restauration (1811 - 1818)

Agrandissements et travaux divers. Après la normalisation des relations entre l’Etat et l’Eglise et l’afflux de nouveaux fidèles - lié aussi à l’évolution démographique - les autorités religieuses locales décidèrent d’entreprendre de grands travaux destinés à faciliter la vie des desservants et des fidèles. Ces travaux portèrent notamment sur les accès et les parties destinées à l’usage du clergé. Ainsi le 5 avril 1812, une délibération du Conseil de fabrique arrête « qu’il sera fait une grande porte au couchant pour faciliter au peuple la sortie de l’église ». Préalablement le 7 avril 1811, le même Conseil de fabrique avait décidé de construire de chaque côté de la future porte occidentale, deux espaces supplémentaires. Le premier, situé au midi, étant destiné à servir de sacristie (en remplacement de celle située dans la chapelle de ND de Pitié à gauche du chœur en entrant qui était jugée trop humide). Le second espace, comprenant deux étages bâtis sur le côté nord du porche, était destiné à servir de salle de catéchisme (rez de chaussée) et de salle de réunion pour la congrégation des sœurs de Sainte Agnès ou menettes (premier étage). Ces travaux, qui furent confiés à deux artisans originaires de Pleaux MM Chastang et Lachaze, s’achèveront en 1818.

 

1820

Suppression des chapelles latérales et création de deux «collatéraux». Toujours confronté au problème de l’accroissement du nombre des fidèles (et sans doute préoccupé par la dégradation accélérée de «l’église mère» Saint Jean Baptiste, vouée à disparaitre) le Conseil de fabrique, après en avoir longuement débattu à plusieurs reprises, décide en 1820 de suivre la proposition radicale du vicaire Chadefaux de transformer les chapelles s’ouvrant au nord et au sud de l’église en deux collatéraux situés de part et d’autre de la nef unique. Cette opération d’envergure supposait d’abattre les murs perpendiculaires à la nef qui séparaient les chapelles entre elles et reliaient le vaisseau principal à la muraille extérieure de l’édifice (murs gouttereaux) . Sans être très versé en architecture, on peut facilement imaginer que la suppression de ces murs de refend qui jouaient mutatis mutandis le rôle d’arcs boutants pour équilibrer la poussée des voûtes, allait avoir pour conséquence de fragiliser gravement la structure de l’édifice. De fait, les premiers effets de l’initiative irréfléchie du vicaire Chadefaux n’allaient pas tarder à se manifester … (voir infra)

Les modifications architecturales qui affectèrent l’église Saint Sauveur au tournant des XVIII et XIXème siècles pour cause de révolution (arasement symbolique des tours) puis de «contre- révolution» (extension désordonnée liée, entre autres, à la volonté politique de réaffirmation de la vitalité du culte) allaient radicalement changer l’aspect de l’édifice qu’il s’agisse de ses volumes extérieurs ou intérieurs.  Plus grave, la suppression des chapelles au bénéfice de l’agrandissement de la nef allait gravement fragiliser l’édifice jusqu’au point de mettre son existence en péril.

Circa 1825

Rehaussement de la tour restante (est) avec des matériaux provenant de la démolition de l’église Saint Jean Baptiste[25] , matériaux qui servirent aussi à la construction de l’hôtel de ville. Deux nouvelles cloches (dites du Saint sacrement et de Notre Dame de pitié) sont placées dans le clocher restant.

 

1831

Premières manifestations de désordres architecturaux.Ceux-ci - ci allaient se produire dès 1831, année où le curé explique lors d’une réunion du conseil de fabrique [26] «qu’il a remarqué que le toit de l’église était dans un état déplorable par la perte de son aplomb, que les murs latéraux poussés par ledit toit étaient non seulement entrouverts et séparés de la voûte , mais qu’encore, non seulement les voûtes de la nef mais celles des chapelles étaient lézardées dans toute leur longueur et que les toits des chapelles, sans doute poussés par les murs de la nef, s’étaient retirés et enfoncés et qu’il devenait presqu’impossible de protéger lesdites chapelles de l’eau que la situation du toit ne pouvait rejeter dehors ; qu’en conséquence il croyait qu’il était de son devoir de prévenir le conseil de fabrique du danger qu’il y avait à fréquenter l’église paroissiale, qu’il serait au désespoir que par son silence sur l’état actuel des lieux, la population de la paroisse se trouve exposée par la chute peut-être  prochaine de l’édifice ( sic ) ou d’une grande partie d’icelui ; qu’il pensait qu’il conviendrait d’appeler un architecte pour juger ce qu’il conviendrait de faire et cela à très bref délai …» .

Ce sur quoi Monsieur Chantegreil, maire par intérim - qui s’était rendu entretemps sur les lieux pour constater la triste réalité des faits – est prié d’écrire à Monsieur le préfet pour lui demander de faire venir incessamment à Pleaux l’architecte du département pour reconnaitre l’état de l’église paroissiale et donner son avis.

Les archives disponibles sont muettes sur la réaction des autorités officielles à cet appel. On peut cependant inférer de certains documents que différents travaux de consolidation assez sommaires furent entrepris qui procurèrent un répit momentané sans apporter de véritable solution au problème qui ne faisait qu’empirer. Par contre la fièvre bâtisseuse qui animait le clergé local ne faiblit pas et de nouveaux travaux d’agrandissement furent décidés et mis en œuvre, lesquels travaux, assez paradoxalement, au lieu de contribuer à la stabilisation de l’édifice, ajoutèrent de nouvelles causes d’instabilité sans parler d’un parti pris esthétique hautement douteux.

 

1833 - 1838

Création de nouvelles chapelles.Le triplement de la nef par la création de deux collatéraux avait conduit à la disparition des chapelles latérales et donc à l’impossibilité pour les fidèles de vénérer convenablement quelques saints qui leur étaient particulièrement chers. C’est pourquoi le conseil de fabrique décida de remplacer les chapelles disparues par quatre nouvelles chapelles pour lesquelles il convenait de trouver un emplacement approprié.

Deux se substituèrent aux anciennes sacristies situées[27] de part et d’autre du chœur ; on accédait à celle située à gauche du chœur par une porte s’ouvrant vers l’extérieur sur la ruelle séparant l’église du pâté de maison au nord. Cette transformation des sacristies en chapelles supposait d’ouvrir le mur séparant lesdites sacristies des nouveaux collatéraux ainsi que le mur les séparant du chœur. Ce qui fut fait avec comme conséquence une fragilisation supplémentaire de l’édifice. A cette menace sur la solidité du bâtiment s’ajouta une faute stylistique liée au fait que les arceaux des ouvertures intérieures ainsi créées furent bâtis en plein cintre, contrastant ainsi avec le caractère résolument gothique de la nef, contraste encore accentué par l’ouverture vers l’extérieur de larges baies, elles aussi, en plein cintre. L’attribution à des particuliers n’étant plus de mise, les deux nouvelles chapelles furent dédiées, l’une à Notre Dame de Pitié et l’autre à Saint Roch (détrônant ainsi Saint Antoine et Saint Blaise), Saint Roch étant lui-même remplacé aujourd’hui par Saint Joseph[28].

C’est en 1838 que furent créées les deux autres chapelles – celle du Sacré cœur et celle de Saint Jean Baptiste patron de la paroisse - destinées à remplacer les anciennes, fondues dans les collatéraux. Faute d’espace, elles furent « creusées » sur les bas-côtés et, là aussi, avec arceaux et voûtes en plein cintre. Dernière initiative : les fenêtres gothiques qui éclairaient les six chapelles d’origine furent remplacées par des oeils – de – bœufs donnant ainsi à l’édifice une dernière touche d’incongruité qui en fait l’un des exemples les plus aboutis d’architecture éclectique dans le département …

Ainsi, alors que des mesures de fortune - très insuffisantes - étaient prises pour pallier tant bien que mal les conséquences désastreuses de la malheureuse initiative de l’abbé Chadefaux, de nouveaux travaux étaient programmés lesquels, outre qu’ils accroissaient potentiellement la fragilité de l’édifice (ouverture des murs du chœur), accentuaient son caractère composite au point de le transformer « en un assemblage informe de styles divers ou plutôt d’une absence de style. Si l’on excepte les restes de l’ancienne construction, tout ce qui est moderne en est, en effet, complètement dépourvu… » [de Ribier]

 

1865

Surélévation d‘un étage de la nouvelle sacristie située à droite du porche, sans doute dans un souci de symétrie par rapport au bâtiment situé à gauche du porche qui comprenait déjà un étage (voir supra)

 

1876

Pose de tirants dans le collatéral nord de l’église.Suite à une énième visite de l’architecte départemental / diocésain en 1876 constatant la dégradation accélérée de cette partie de l’édifice (littéralement sur le point de s’écrouler), le conseil de fabrique décide de faire poser d’urgence trois tirants sur le collatéral nord, au niveau des anciennes chapelles supprimées. En raison de l’état de péril imminent, la décision du conseil de fabrique est exécutée dans le courant de la même année.

 

1882 - 1883

Lettre de Monsieur Aigueparse architecte du département au préfet du Cantal.

ess 10Voûte tenue par des tirants de ferDans une lettre du 20 novembre 1882, l’architecte du département /diocèse rend compte d’une nouvelle visite de l’église de Pleaux dans les termes suivants : «…Après un examen attentif et minutieux de cette construction, la consolidation de l’église me parait urgente par suite des dégradations et des réparations faites sans discernement à ce bâtiment. Tous les points d’appui des voutes ont été à peu près supprimés et elle ne se maintient debout que grâce à la bonne qualité des mortiers. Cet édifice qui date du 16ème siècle était primitivement composé d’une nef centrale flanquée de chapelles latérales dont les murs de refends servaient de point d’appui aux murs latéraux de la nef et contrebutaient la pression des voûtes. Dans un but sans doute d’agrandissement et pour la transformer en une église à trois nefs, les murs de refends ont été percés et démolis jusque sous les arcs formerets qui supportent la voûte des chapelles ; par suite les parties supérieures des murs de refends sont suspendus (sic) et ne doivent leur stabilité, comme nous l’avons dit plus haut, qu’à la bonne qualité des mortiers …

A la suite de ces démolitions est survenu un mouvement général qui a occasionné l’écartement des murs latéraux de la nef et des chapelles. Ce mouvement est très appréciable par le simple examen du vide qui existe à l’intrados et à l’extrados de la voûte et des murs de la nef. Il est de la plus grande importance du point de vue de la sécurité publique de consolider de suite cette construction. Deux moyens sont en présence. Le premier consisterait à démolir entièrement la voute de la nef. Le second à établir des tirants en fer posés à la naissance des voûtes et des chapelles de sorte que la construction , étant entièrement reliée , retrouve sa stabilité primitive .Ce dernier moyen quoique d’un effet disgracieux à l’intérieur de l’église , me parait préférable à celui de détruire une voûte qui ne manque pas d’un certain cachet du point de vue de l’art et qui indique parfaitement par son style ,l’époque où elle a été construite car chaque travée est composée d’arcs diagonaux et d’arcs tiercerons …A la suite d’une visite que nous avions faite en 1876 pour le même objet la municipalité de Pleaux a accepté le mode de consolidation par des tirants de fer pour les chapelles de gauche ; il manque donc à poser ceux de la nef principale et des chapelles de droite. La réparation étant ainsi complétée, je crois pouvoir vous assurer Monsieur le préfet que l’église de Pleaux sera consolidée pour très longtemps »Sur la ferme recommandation du préfet, la commune suivit au pied de la lettre les préconisations de l’architecte et les travaux de consolidation furent rapidement entrepris et achevés en 1883.

 

Circa 1887

Restauration par l’entreprise Peuch de Salers du décor intérieur de l’église, sérieusement affecté par les lourds travaux de consolidation.  Cette restauration comportait la pose d’un enduit de plâtre sur tous les murs et la décoration du sanctuaire en style moyenâgeux avec arabesques, rinceaux, médaillons et mosaïques ornées de dorures. Elle comportait aussi le rejointoiement des nervures et arceaux ainsi que le rebouchage avec plâtre et briques, des nombreuses lézardes, ce qui en dit long sur les dégâts connexes provoqués par les travaux antérieurs de consolidation.

 

1927 - 1932

En 1927, réfection de la façade sud : suppression du crépi « lépreux » remplacé par des joints au ciment ; chéneaux neufs et vérification de la toiture ; la même année sont installées les rosaces du Sacré-Cœur et de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus ainsi que les verrières de Notre Dame de pitié et de Saint Joseph provenant de la maison Rivière[29]. En 1932, reprise complète de la toiture côté nord laquelle n’avait pas été touchée depuis les travaux de consolidation provisoire du milieu du 19ème siècle[30] .

 

Circa 1960

Des travaux de restauration importants furent entrepris autour des années 1960 qui portèrent essentiellement sur le décor intérieur sans toucher au gros œuvre. Selon la mode de l’époque, le décor peint de style saint sulpicien mis en place à la fin des années 1880 (voir supra) fut supprimé pour retrouver la pierre brute des maçonneries d’origine, plus ou moins bien rejointoyées, avec un effet esthétique mitigé.

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[1] Voir « Vie de Saint Etienne d’Aubazine » texte établi et traduit par Michel Aubrun Clermont Ferrand Institut d’études du Massif Central 1970

[2] Voir le texte de la lettre d’Astorg d’Aurillac dans F de Monsabert  opus cité pages 192-194

[3] Sur l’organisation détaillée des pouvoirs respectifs des représentants du Roi et des représentants de l’abbé de Charroux et du prieur voir Albert Rigaudière « Le roi , l’abbé de Charroux , son prieur et les habitants de Pleaux à la fin du XIIème siècle » in Actes du colloque sur la Xaintrie tenu en 2011 ,  Presses universitaires de Limoges 2014 ; Albert Rigaudière s’interroge notamment sur le point de savoir si la maison du Roi , celle du prieur et l’église paroissiale mentionnées dans l’acte de 1290 sont celles de la « villa antiqua » ou bien celles (encore à construire ) de la «  bastida » , thèse qui a sa préférence.

[4] Un vidimus (nous avons vu) est une confirmation d’un acte antérieur. Le vidimus qui nous occupe a été signé par le Roi Charles VII à Langres en août 1444.

[5]Hypothèse partagée par Albert Rigaudière, membre de l’Institut, dans son étude précitée sur « Le Roi, l’abbé de Charroux son prieur et les habitants de Pleaux à la fin du XIIème siècle » parue dans les actes du colloque sur la Xaintrie organisé du 27 au 29 novembre 2009, actes publiés par les presses universitaires de Limoges. Voir page 278 note 7.

[6] Voir à ce sujet le passage de la chronique de Charles VII roi de France par Jean Chartier : « …le sire de Culant grand maitre d’hôtel du roi avant la charge et le gouvernement de la bataille où il y avait cinq ou six cents lances avec un panoncel de satin vermeil avec un soleil d’or ». 

[7] En héraldique le bâton est un meuble place par les personnes ayant la qualité de prieur en arrière ( ou à coté ? ) de leurs propres armoiries .

[8] On trouve ainsi, par exemple, les armoiries de Guillaume de Boisset, prieur de Marcolès vers 1430, encastrées au-dessus de la porte principale de la ville ; on pourrait imaginer de la même manière, que le prieur de Pleaux ait fait apposer les siennes au-dessus d’une porte de la ville ou bien de la porte de l’enclos prieural.

[9] Il semble qu’il ait été aussi doyen de Mauriac de 1438 à 1456 ; le cumul des charges ou bénéfices ecclésiastiques n’était pas rare à l’époque. A noter que c’est son neveu Etienne qui lui succéda comme doyen de Mauriac (1456-1462) lui-même suivi dans la même charge par Antoine de Saint- Exupéry (1462-1468) son propre frère. Ainsi, pendant un tiers de siècle la charge de doyen de Mauriac resta dans la même famille de Saint -  Exupéry avant d’échoir à la maison de Balsac. 

[10] Voir « La Haute Auvergne dans l’Armorial Général de France » par le Docteur de Ribier Paris (1910).

[11] Elle était aussi établie à Saint Germain et Sainte Féréole entre Ussel et Brive.

[12] Voir “Notice généalogique sur la famille de Saint- Exupéry” D Jouaust Paris (1878).

[13] Voir Bouillet « Nobiliaire d’Auvergne » tome VI page 45

[14] Thèse confirmée par Olivier Bedeau dans une correspondance avec l’auteur

[15] Jehan de Vernyes né à Salers était conseiller du Roi et président de la Cour des aides de Montferrand

[16]  Mémoires de Jehan de Vernyes   Clermont-Fd  Thibaud – Landriot (1838) page 59

[17] Voir Deribier du Chatelet « Dictionnaire statistique du département du Cantal » (1856) Volume V page 39

[18] Terrier du Doignon rédigé en 1592 qui contient les reconnaissances faites à Jean de Rilhac chevalier de l’Ordre   du Roi et son bailli en Haute Auvergne au titre de sa seigneurie du Doignon ( collection particulière)

[19] Voir Bouillet « Nobiliaire d’Auvergne » tome II page 358

[20]  Voir Abbé Henri Burin « Mon vieux Pleaux » (non publié) page 320

[21] La date précise de la construction du fort est difficile à fixer ; il n’est pas impossible que quelques éléments de fortifications aient déjà existé autour de l’église au moment de la prise de Pleaux par les Protestants ; voir dans ce sens la chronique de Mauriac de Mourguyos où l’on peut lire que « le dernier jour de mars 1574 Lavedan s’empara de Pleaux défendue par les tours de son fort et par son clocher crénelé ».  

[22] ADC 3E 187/3

[23] Voir délibération du Conseil municipal du 28 brumaire an III

[24] Sur la période révolutionnaire voir les articles de Gilles Lévy « La révolution à Pleaux » Revue de la Haute Auvergne  ( RHA  année 2005 avril-juin et juillet-décembre )

[25] Cette démolition est intervenue entre 1813 et 1820. En effet l’église Saint Jean figure encore sur un plan d’alignement de 1813 alors qu’elle ne figure plus sur le plan cadastral dit napoléonien ; dans le même sens, un procès-verbal des délibérations municipales daté du 16 janvier 1817 mentionne la présence sur la place des décombres de l’église Saint Jean.

[26] Voir procès- verbal de la réunion du 2 octobre 1831

[27] La date précise de la construction de ces sacristies est difficile à établir ; seul un examen attentif de la construction permettrait de se faire une idée de leur ancienneté.

[28] Voir « Le Pleaudien »

[29] Voir « Le Pleaudien » du mois d’octobre 1927

[30] Voir « Le Pleaudien » du mois d’août 1932