Le mégalithisme (du grec mega : grand et lithos : pierre) correspond à une période de la préhistoire au cours de laquelle les populations érigèrent des monuments de divers types (menhir, dolmen, lichaven, cromlech etc.) composés de pierres de très grande taille disposées individuellement ou agencées selon des schémas préétablis. Les archéologues débattent encore de la fonction supposée de ces différents « édifices ». Ainsi il est généralement admis que les menhirs ont pu servir de borne ou de limite entre différents territoires occupés par des groupes de populations concurrentes et peut-être de repères pour s’orienter sur les anciens itinéraires. Les dolmens sont souvent associés à des sépultures communes et à la pratique de rites funéraires. Quant aux cromlechs, ils évoquent le plus souvent des dispositifs d’observation astronomique en relation avec le cycle annuel des saisons. Phénomène complexe et multiforme, le mégalithisme est présent dans beaucoup de régions du monde sous des formes diverses. Sa plage temporelle s’étend sur plusieurs millénaires (- 4000 /- 2500 ans) mais il semble atteindre son apogée à l’époque néolithique, époque à laquelle se rattachent aussi les haches polies dont il sera question ci-après. Le Cantal est la région d’Auvergne qui compte le plus de dolmens qui sont particulièrement nombreux dans le sud- est du département. Le mégalithisme est aussi bien présent en Xaintrie limousine (menhir de Redenat) et cantalienne même si, comme on va le voir, plusieurs monuments majeurs ont été détruits dans les environs immédiats de Pleaux.

Dans son acception la plus courante un terrier est un registre comportant la description des biens relevant d’une seigneurie avec le détail des droits, cens et rentes qui y sont attachés tels qu’ils ont été reconnus par les propriétaires desdits biens devant un notaire. Le terrier du Doignon qui nous occupe, commencé en 1592 a été achevé en 1595. Toutes les reconnaissances sont faites à « Puissant seigneur messire Jehan de Rilhac seigneur du Doignon, de Blavat de Nozières, baron de Saint Martin Valmeroux, chevalier de l’Ordre du Roy, gentilhomme ordinaire de sa chambre et son bailli en Haute Auvergne... »

Cette nouvelle chronique voit le cercle des poètes du pays pleaudien, déjà exceptionnellement fourni, s’élargir encore par l’arrivée d’un sympathique contemporain gîtant à Longayroux et d’un respectable ancêtre né à Fontenille de Sainte Eulalie en 1766.


Le premier, Yves Meunier, a déjà à son actif une longue liste d’ouvrages qui ont trouvé d’emblée un large public d’amateurs enthousiastes. Pour nous parler du quotidien de l’existence, Yves Meunier mâche et remâche les mots les plus simples – voire les plus crus - pour en extraire le suc perdu qui permet de mieux comprendre la douceur - ou la dureté - des choses de la vie. Entre le limousin Georges Fourest, l’aurillacois Pierre Moussarie et le bas-auvergnat Alexandre Vialatte, Yves Meunier a trouvé son propre registre dont il use avec bonheur pour nous parler, aussi, à sa manière, du pays pleaudien.


Le second, François de Murat, est un ancien officier de cavalerie, commensal assidu du marquis de Lur – Saluces, en son château de Drugeac où ce dernier entretenait selon le mot d’Henri Doniol « une société mi lettrée mi bachique »1. Romancier, philologue, historien, son principal ouvrage, « Le Berger de l’Arverne »2 qualifié de nouvelle historique contient nombre de poésies, chants ou romances censées illustrer le développement de l’intrigue.


Quant au thème retenu pour donner libre cours à la verve poétique de nos auteurs, l’idée nous est venue de délaisser (provisoirement) les paysages de la Xaintrie magnifiés par le défilé des saisons, pour lever les yeux vers le ciel et, en leur compagnie, contempler la lune, amie de toujours des poètes et des rêveurs.


...La mare est le miroir mouvant
D’un ciel mauve où la lune orange
A la face ronde d’enfant
Silencieuse, rit aux anges
C’est l’heure de l’engoulevent3

Raymond Mil « Le lün d’argent »

...Par les clairs sous-bois neigés d’anémones
La lune répand de chastes aumônes...
Et de sa robe aux longs plis précieux
Glissent sans fin des écus blonds et bleus...
Viens : nous irons cueillir avec les yeux
Le fol trésor d’écus fallacieux
Qu’en cheminant, de sa blanche aumônière,
La lune verse au secret des clairières


Raymond Cortat « Gouttes de lune »


Flambeau des nuits, astre silencieux
Céleste et divine courrière,
Fais briller ta pâle lumière,
Ne voile plus tes rayons amoureux
Suspens ta course vagabonde,
Ralentis le retour du plus brillant des dieux,
Ton éclat embellit le monde,
Et ton influence féconde
Console les cœurs malheureux.


François de Murat « Le berger de l’Arverne »

Sur un antique pont aux mascarons hilares
Un poète crotté, sous une cape brune
Et son large chapeau, fait monter vers la lune
Une chanson d’amour au son de sa guitare


Etienne Marcenac « Le rouet des rêves »

La lune est toute pâle et semble bien peinée
De ne plus inspirer le poète en veuvage.
De son morne regard elle parcourt les pages,
Et, voyant tout désert, s’empresse de le quitter.


Guy Meunier « Attention à la marche en descendant du train »

Le mendiant sournois qui passe
Au bord de la nuit, lance soudain
Ce gros sou rouillé dans l’espace.
Pluie ou beau temps ? Sur le chemin
Où sa silhouette s’efface
Dans l’ombre il joue à pile ou face
Le temps que nous aurons demain.


Raymond Cortat « Gouttes de lune4 »

Dehors le vent d’hiver murmure
Son perpétuel désespoir
Le peuplier bat la mesure ;
Un pin, de son javelot noir,
Montre dans le bleu de l’espace
Le disque lunaire argenté
D’où la vie et l’heure s’efface :
Le cadran de l’éternité ...


Raymond Mil « Feux follets »

 

1 Voir Henri Doniol, Revue de la Haute Auvergne, 1902 pages 97et 98.

2 Publié chez Belin à Paris, rue Saint Jacques en 1804 et chez Landriot et Rousset à Riom (PDD).

3 L’engoulevent (caprimulgus europeus) est un oiseau crépusculaire et nocturne à la mauvaise réputation.

4 Le recueil de poèmes “ Gouttes de lune ”a été publié à Paris en 1951 aux Editions « Le Sillage » avec sept dessins originaux d’Henri Mondor.

« Le maire de la ville Pleaux, considérant que plusieurs propriétaires de colombiers se plaignent avec raison que certains individus s’avisent de tirer et de tuer leurs pigeons ; considérant que les pigeons de colombiers sont des propriétés qui, conformément à la loi doivent être respectées ; considérant que le règlement de police de 1809 concernant les chasseurs sans port d’armes est tombé en désuétude puisque depuis longtemps on ne tient pas la main à son exécution...