Depuis le premier numéro de notre Revue, le florilège des poètes de la Xaintrie s’est employé à recenser leurs thèmes de prédilection, inspirés par la contemplation de la nature et le reflet de leurs états d’âme au fil des saisons, sous toutes les formes classiques du répertoire (sonnet, ballade, ode, rondeau, etc.). Délaissant l’approche thématique, la présente chronique entend s’attacher à la seule forme en isolant dans ce vaste corpus, une poignée de quatrains marqués par une grande économie de moyens et un rare bonheur d’expression. Qualifié par Verlaine de « grand poème en petit », clos sur lui-même comme le haiku japonais, le quatrain est à la poésie ce que le croquis est au dessin et le sketch au théâtre. Il s’escrime - et réussit souvent - en quatre vers jetés sur le papier comme un défi, à rendre compte de l’intimité des choses et, si besoin est, à régler leur compte aux fâcheux, à la pointe de quelque épigramme assassine…

C’est ici l’occasion de saluer la mémoire de François Maynard (1582-1646), disciple de Malherbe, président du Présidial d’Aurillac qui pratiqua cet art avec un talent qui lui valut d’être de la première promotion des Quarante. Quercynois d’origine, Il n’était pas de la Xaintrie mais il en tutoya souvent les marges lors de ses fréquents voyages entre Aurillac et Saint- Céré et la correspondance assidue qu’il entretint avec ses amis parisiens, emprunta le grand chemin de poste de Paris à Toulouse qui traversait alors la Xaintrie de part en part, de Laroquebrou à Spontour en passant par les Estourocs. Cela suffit à l’agréger, le temps d’une livraison, à la cohorte de nos fidèles amis….

EXTRAITS

LETTRE/COURRIEL DE M. PHILIPPE COUTON

M. Philippe Couton, historien de l’art, est chercheur à la Réunion des Musées Nationaux et du Grand-Palais des Champs-Elysée (Paris).

« Comme promis, je m’en reviens vers vous afin de faire une réponse plus approfondie à la suite de la communication des articles de votre Revue. Ainsi que je vous l’indiquais précédemment, l’objet de mon travail est assez large, géographiquement et chronologiquement parlant, et si mon regard s’est porté plus particulièrement sur les artistes danois, c’est assurément parce qu’il s’agit de la communauté artistique scandinave dont l’activité sur notre territoire est la moins bien connue. Les Danois sont plus discrets et l’on ne cite guère que Kröyer ou Tuxen venus fugacement chez nous. Il ne faut pas non plus oublier l’épisode danois de Gauguin qui n’a pas forcément concouru à donner une image très positive de la vie artistique du pays durant cette période. Pourtant les artistes danois furent très nombreux à faire le voyage en France afin de parfaire leur formation et certains y ont séjourné durablement. Comme souvent, Paris demeurait le lieu de référence mais beaucoup ont gagné la Bretagne (destination première pour les peintres en général), plus rarement la Provence ou les Pyrénées. L’Auvergne est peu mentionnée, parfois davantage la Creuse où l’on trouvait déjà une forte implantation artistique du côté de Crozant ou de Gargilesse.

Poète et félibre

Originaire de Saint Christophe les Gorges

(27 avril 2019)

L’Association des Amis de la Xaintrie Cantalienne a eu le plaisir de recevoir le samedi 27 avril dernier « Lo Convise » d’Aurillac 92 à la Maison du Temps Libre de Pleaux pour une conférence, un spectacle et une exposition. Son président Noël Lafon, Majoral du Félibrige, a consacré son exposé, illustré de nombreuses photos, au prêtre « troubadour » Louis Laussin (1883-1939) originaire de Saint Christophe les Gorges. Selon le principe médiéval de la « vida », il a reconstitué la biographie de ce poète assez méconnu jusqu’alors, à partir de ses chansons où coexistent l’amour de la nature, l’affection filiale et la veine mariale mais aussi à partir d’ œuvres beaucoup plus âpres voire ironiques qui ont enchanté un public heureux de découvrir un félibre local injustement oublié.